Le resto pour glisser dans l'automne

Ça y est. C'est la saison où on voudrait s'emmitoufler dans tout. Dans un morceau de ciel bleu, dans le café du matin, dans les pages d'un livre, dans une écharpe encore un peu trop chaude. Et comme il est bientôt midi, on a choisi de s'emmitoufler dans les pâtes les plus dodues de la rue de Poitou. Al dente, s'il vous plaît. 

Passez la porte en bois, glissez-vous sous les lianes et installez-vous. C'est là que le bal de l'automne commence. Il y a d'abord la focaccia aussi moelleuse qu'un édredon. Elle arrive dans de beaux draps : un peu d'huile d'olive et quelques filets d'anchois qu'on-en-a-jamais-mangé-comme-ça. Notre assiette à peine finie qu'on lorgne déjà sur celles qui s'invitent aux autres tables. On en salive d'avance. Faites de la place, elles arrivent enfin, les fameuses Pici cacio e pepe. Des spaghettis géantes cuites comme les puristes, entortillées dans de la crème fondante, un oeuf coulant, du pecorino parfumé et des grains de poivre bien relevés. Chaque fourchette est un câlin : c'est doux et ça pique un peu, c'est merveilleux. Le jeudi, c'est dit, c'est pici !