Lost in Paris... de nuit
- Départ d'Hôtel de Ville à 21h, arrivée aux Invalides. Selon nos estimations, les premières arrivées devraient se situer aux alentours de minuit-1h du matin. Un moment suspendu sous les étoiles de l'esplanade. Sensationnel.
- Les lieux fous où vous pouvez voir les athlètes : devant la Pyramide du Louvre, la Place Vendôme, le long des Tuileries, le Grand Palais, le Trocadéro... Jetez un oeil au parcours complet ! Si vous sortez d'un resto à Versailles vers 23h30, vous devriez voir la scène surréaliste de coureurs qui passent devant le Château.
- le point le plus dur d'un marathon, c'est le fameux mur des 30km. D'après le parcours, il se situe de côté de Sèvres, près du rond point de la route du pavé des gardes. C'est là que les sportifs ont le plus besoin d'encouragement. Vous savez ce qu'il vous reste à faire !
- Contrainement aux marathons officiels, il ne faut pas de billet. Pour toute la course c'est encouragement libre !
Pour accompagner cette nuit sans sommeil à Paris, on vous a trouvé 5 histoires à courir debout. Des anecdotes et des morceaux d'Histoire pour mieux comprendre ce je-ne-sais-quoi de si spécial qui se dégage de ces 42,195 km.
Parmi les athlètes sur la ligne de départ ce soir, il y a Barbara et ses 85 ans de forme... olympique ! C'est son 60ème marathon, et depuis qu'elle a son dossard, elle est tout feu tout flamme : "Ce sera un événement magnifique la nuit ! J'aime bien courir la nuit, mais là ce sera dans Paris, ça sera éclairé, ce sera une fête ! Ce sera l'événement de ma vie de pouvoir partir de l'Hôtel de ville et (finir par) la grande arrivée aux Invalides (...) Maintenant je vis, je travaille et je m'entraîne pour ce super marathon olympique le 10 août (…). C'est quelque chose d'extraordinaire !"
La prochaine fois que vous vous direz "boarf, j'ai la flemme", pensez à Barbara.
Ce parcours qui part du centre de Paris et file vers Versailles n'est pas anodin du tout. Il s'inspire du chemin qu'ont pris plus de 6000 Parisiennes en octobre 1789, "La marche des femmes sur Versailles". Elles sont parties des Halles dans le but de rejoindre Versailles donc, et de ramener Louis XVI aux Tuileries pour qu'il ratifie, enfin, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen. Ce que le roi s'est empressé de faire. Eh oui, on ne laisse pas les Parisiennes dans un coin.
Laissez-nous vous parler de Jacqueline Courtade. Son nom de ne vous dit sûrement rien, et pour cause, c'est la gagnante mystérieuse du marathon de 1983. Sortie de nulle part, elle passe la ligne d'arrivée en 2h58 et 14 secondes. Là où la légende s'emballe c'est qu'elle n'est jamais venue chercher sa médaille. A-t-elle triché ? Est-elle très timide ? S'est-elle amusée de cette situation rocambolesque ? La vérité est restée sur l'asphalte et le doute plâne encore... Jacqueline, si tu nous lis, dis nous !
Vous avez sûrement déjà vu ces photos en noir et blanc d'une femme qui porte le dossard 261 et qui se fait attraper par un homme en veste noire. Cette femme, c'est Kathrine Switzer, la première femme ever à courir le marathon de Boston en 1967. Inscrite avec ses initialies K.V (Kathrine Virginia), elle est au départ de la course, au milieu des autres coureurs. C'est au kilomètre 6 qu'elle est repérée et que l'un des organisateurs (celui de la photo), tente de l'arrêter. Il lui aurait dit en toute détente "Tirez-vous de ma course et donnez-moi ces numéros !". Kathrine est défendue par son compagnon et sa coach, et termine le marathon en 4h20. 261 clap clap clap pour Kathrine !
A l'origine, c'était 40 km. Tout bascule aux Jeux de Londres en 1908 : le marathon doit partir du château de Windsor et se terminer au White City Stadium. Sauf que caprice de roi : Edouard VII veut que les athlètes arrivent aux pieds de sa loge royale. On rallonge donc de quelques kilomètres le parcours. Depuis, à quelques retouches prêt, c'est devenu la distance officielle.